Publié le 28 Juin 2020

Tchin !

La maison est sur le flanc de la colline.

Sous elle s'étale la ville aux toits de tuiles provençales.

La lumière, une lumière d'or en fusion coule sur les volets entre-fermés.

Le ciel est clair, d'un bleu élavé par la chaleur d'été.

La lumière arrive si tôt, avant la fin de la nuit et résiste jusqu'aux premières étoiles.

Il faut peu de temps à la lumière pour éclairer les cigales, leurs stridulations nous échauffent les oreilles, rendent la sieste fiévreuse.

Il n'y a que le rosé et le tintement des glaçons, fugitifs. Rescapés.

Il n'y a que le rosé qui rafraichit les dernières heures du jour, donne un semblant de fraicheur à l'air, un air de rien. Une gorgée de tout.

Il y a du vin et des fatigues en abondance.

Le bleu tombe du ciel, le noir le pousse, demain recommencera.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 21 Avril 2019

Notre-Dame

Dans le silence de la nuit,

le silence de la stupéfaction qui a saisi la France,

brule Notre Dame.

*

Ce rêve de pierres centenaires, en foyer ardent.

Cette prière d’Orfèvre, la forêt d'arbres charpentés, embrasée au firmament.

Tout le plomb de la toiture transmuté en or dans le brasier.

Cette flèche vertigineuse habitée de la lumière des flammes,

pointant encore un instant,

au sacré.

*

En l'an 2019, dans le mien pays de France, brule Notre Dame.

*

Vieille mémoire me revient, lambeaux de souvenance d'enfance en aube, de genoux meurtris par la prière, première communion et Eucharistie, confessionnal poussiéreux et catéchisme candide,

croix de bois et Caroline, profession de foi et pain béni.

En écoinçons, des anges portant des écritures latines finement ciselées, au pays des fidèles Africains,  N’Djamena, Tchad, au bord de l'Oubangui Chari.

*

Ici, sur les quais de la Seine, allumés de feu, se consume Notre-Dame, enluminée par dedans.

Un recommencement à jamais.

A jamais.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié le 22 Février 2019

Respiration.

De tout mon long

de tout mon poids

sur l'herbe épaisse

je m'étends

Sous l'arbre.

*

je suis lourd, sur la terre du jardin

je m'enfonce dans la colline

lourd, très lourd, sur la terre de Nice

très, très lourd sur cette colline de France

tout mon corps allongé sur la planète.

*

si lourd que l'orbite,

la trajectoire de mon cœur,

dans l'univers,

de quelques battements,

effondre le temps.

Respiration.

Rédigé par Nathanaël

Publié le 27 Janvier 2019

Amitié

Quelques uns ces temps-ci, d'amitié me parlent.

Même à la "grande librairie" Christophe André, Mercredi, abordait le sujet !

Nicolas, Laurence, Michel, Gab....

Cette conversation l'autre soir autour de cette bonne table aurait pu en elle même suffire à la définition que nous cherchions.

Ou toi, si loin, que ce soit dans le temps ou par la distance, ou aussi parce que je ne te connais pas.

...

La vérité profonde c'est l'émotion.

Simple, directe, pure.

L'amitié c'est une émotion pour l'autre, de partage ou non.

Mais c'est une émotion.

Bienveillante.

j'ai mis en avant l'autre soir comme première générosité d'amitié : l'écoute, l'attention portée à l'autre.

Finalement je n'en vois pas d'autre.

La réciprocité.

Peut être.

Quand bien même on peut aimer en pure perte.

Peut-être pas indéfiniment ...

Dans la rue, au café,  les gens m'étonnent plus que n'importe quelle sculpture ou peinture. 

J'aimerais certaines rencontres inconnues.

Vraiment... L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.

Je crois à l'amitié d'une tasse de café. Un instant partagé. vrai.

Un regard suffit.

Parfois.

L'émotion aux choses vraies.

Et toi tu disais " je refuse de dévoiler mon cœur à ceux qui le méconnaissent".

Mais en fin de compte quelle importance cela a t'il ?

Toi au moins tu sais être vraie.

Il n'y a là aucun sujet de chute, tu vis selon ce qu'il y a de permanent dans ton âme.

Le noyau certainement est là.

Plutôt que d'être habile, gracieux et acceptable, je préfère être gauche, décousu, parfois rustre et déplaisant mais vrai.

L'attention et être vrai, donc, deuxième nécessité.

A suivre !

 

Phil.

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié le 8 Avril 2018

Un chemin perdu.

Un chemin fatigué du monde.

*

Un chemin qui s'éloigne,

cherche un coin tranquille,

emmenant quelques herbes folles,

dansant sur son dos.

*

Un chemin qui mène,

une vie buissonnière.

*

Un chemin où,

il n'y a ni bergers, ni viticulteurs,

encore moins d'agriculteurs.

Simplement quelque âme sensible, recherchant le simple.

*

Longeant certainement,

quelques eaux

au murmure cristallin.

*

Quelques fleurs bucoliques errent par là.

Leur couleur peut rendre la vue.

Le silence des fleurs,

est tissé de mots,

chuchotés au regard.

*

Les cailloux,

qui roulent sous le pas,

ont déposé les armes.

Moines errants.

*

Un linge frais d'ombre,

chaque arbre croisé,

l'offrant inlassablement.

*

Un brin d'air,

comme un brin de la musique de Bach,

engendre un frisson,

ondule alentour,

chaque buisson.

*

Des abeilles sur le jaune pissenlit,

une poire confite qui,

retourne,

à la terre,

un tas de cailloux,

offrant un trône démuni,

pour contempler au loin.

*

Le simple est inépuisable.

*

Un chemin perdu.

PH.

 

 

 

 

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 31 Décembre 2017

Bon Jour de l'An

Bon Jour de l'An

La vie

                      Éphéméride.

Passent les ans

          comme les jours,

nous effeuillent sans lenteur,

                                  les amitiés, les amours,

passe l'antan.

                    Plus d'enfants,

                                                  devenus grands,

de parents,

partis avant.

*

Bon Jour de l'An

Tant,

le finissant,

que le débutant.

Ce chant sublime

de la vie

nous dénude

des années à venir,

des années amassées,

 des vanités.

*

Bon Jour de l'An

demeure ce chant

de la vie appauvrie,

ce chant frêle

sur un velours de silence,

la grâce du jour

qui passe,

passe.

Pauvre,

Irrésistible.

 

PH.

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 17 Décembre 2017

Accepterais-je de mourir un peu ?

Je suis celui qui brule.

Ordalie, ma vie.

En mettre sa main au feu,

son corps,

en guise de bonne foi.

Être à Feu et à Sang.

*

Je suis celui qui brule.

A l'épreuve de la fièvre,

m'allume, m'embrase, me consume,

incendie de vie.

*

L'impatience,

est la joie.

Feu de joie.

*

La concupiscence,

est la flamme elle même.

Feu de Soi.

*

La conscience,

est la lueur.

 Feu,

dans la nuit de l'âme.

*

L'amour infini,

Feu de paille.

*

Accepterais-je de mourir un peu ?

me conformer, ne point déranger,

taire le feu.

La vivace brulure,

la brulante ardeur,

Vivre à petit feu.

*

Ce Feu est mon secret,

mon écart de solitude,

ma marge aux autres,

ma phosphorescence.

*

Mais l'enfer,

serait-il

de ne  point,

bruler ?

*

Accepterais-je de mourir un peu?

PH.

 

 

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #ecrits

Publié le 24 Septembre 2017

Voici venu ce jour que tu n'as pas connu.

Les mots sont la seule résurrection pour ce qui a disparu.

 

Avec chaque amour, on change de passé.

Mais toi qui m'a si tôt laissé, tu es resté mon Jadis.

Voici venu le jour que tu n'as pas connu.

Ce jour d'anniversaire où mes jours sont devenus plus nombreux que les tiens.

 

L'usure et le poids de chaque heure enfouissent ou dispersent les vestiges, mais mon passé t'a exhumé peu à peu de ton absence et c'est à mes cotés qu'aujourd'hui tu te tiens, plus que jamais.

Et si la mémoire ne trie rien, ensevelit et cèle; moi je te réanime, insoumis à la loi de l'oubli.

Ma filiation se tisse du fil du temps qui passe, et, je m'en fais un manteau d'indocilité à ta disparition.

 

Celle qui t'a retiré à moi, m'a défait de toi...

Mais de la forclusion de ton nom, je me suis fait justice,  je me suis fait rebelle des fruits de ce temps qui enrage.

La paix vient...

Ton absence m'inonde de ta présence.

 

Voici venu ce temps que tu n'as pas connu, je vais au devant de tes derniers pas, au delà de ta trace, ouvrir le chemin aux miens.

Qu'ils aillent plus loin, que tu ne l'as pu.

Comme pour moi tu l'aurai voulu.

Te voici nommé mon père, mon ancêtre, aujourd'hui plus jeune que moi.

Te voilà nommé mon père, et le fils que je suis, sera à jamais, le fils que j'étais.

PH.

 

 

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 22 Août 2017

L'émerveillement du moment, un peu comme la nappe blanche que l'on déploie d'un geste ample sur la table de bois un après-midi de fête ...

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.

La lumière ce matin était si belle sur les feuillages, sur la route et les alentours qu'on aurait dit qu'elle s'adressait aux anges.... si au retour j'en croise un, je bois un café avec lui , pour profiter de sa présence infatigable.

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.

La vie c'est un peu comme un conte, adulte, on croit qu'on n'y croit plus... Mais le merveilleux il passe où il veut ! Alors mes anges ( pour ceux qui suivent ) sur le retour je les ai croisés... L'un roupillait son déjeuner, pas osé le déranger ! L'autre allait le picorer, j'ai attendu pour le café, mais après la route m'a appelée... Et ma moto ne résiste pas, aux joies sans cause !

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.

Le soleil panse les plaies invisibles, la route fait de même. Il y a ce bitume plat, étale, qui recouvre la route comme une table de conférence, les virolos c'est comme une conversation et puis il y a les platanes sur le bord de la route , qui sont des gens admirables et la bienveillance de leurs feuilles est inégalable. Le pin, dans la nature est d'une grâce infinie, c'est comme un livre dont le vent tourne les pages.

 

 

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.

Évidemment il y a des malheurs terribles, le chemin parfois secoue tellement... Mais une Bonneville passe partout ( ... ) , et heureusement il y a aussi des joies célestes sur cette terre ! Le ronronnement du moteur, son rugissement parfois. Quand on se trouve pris dans une magie comme celle là , il faut mettre cette pierre précieuse dans sa poche comme un trésor d'enfant... Non ?

 

Bref...
Je me suis levé ce matin, j'ai roulé, puis je suis rentré chez moi sans attendre la fin du miracle.

 

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits