Un temps.
Publié le 5 Octobre 2014
La nuit ne se retire pas toute entière des jours que nous vivons.
Une pénombre passe sur un visage, y demeure le temps d'un souffle de vent, une langueur se saisit d'un geste, un mot se glisse à la place d'un autre, inentendu, un pas trébuche là où il est maintes fois passé. Restes nocturnes qui hantent le grenier imaginaire de nos pensées insoumises.
Ce n'est pas la mémoire. C'est un reliquaire insu de l'enfance en nous. Refoulé à la censure des jours, le sabbat nocturne ranime incubes, succubes et autres, la strix... Ils font ripaille de notre raison, insultent l'innocence, se repaissent de toute volonté affermie.
L'unique nuit , l'unique jour, pour toujours se reproduit en une vie passée à l'ombre qui se désamarre, quitte la terre, dérive.
La vraie folie est de l'ignorer.
La vraie joie est de jouir d'un peu d'insularité dans l'âme et de consentir.
PH.