Prière d'eau.
Publié le 15 Février 2015
L'eau plus encore que les feuilles, ou les herbes, donne une leçon d'humilité, de générosité, de prodigieux oubli de soi.
Que reste-il de l'eau limpide, céleste, de tous les paysages traversés, les villages érodés, les rivages façonnés ? De toutes les terres irriguées ?
Un souvenir confus, moins que rien, mais cependant essentiel : la force obstinée de l'élan. Le pur désir d'aller plus avant, toujours. La splendeur du mouvement, l'en avant de soi-même.
Au bord de cette eau dont le chant se mêle au chœur de l'oubli de soi, où il n'est plus qu'un soupir d'abandon, de consentement à l'inconnu, à l'illimité.
Au bord de cette eau, il prie sans même le savoir, son corps est en prière, son corps est une prière. D'une totale pauvreté, d'une folle nudité.
PH.