Prélèvement automatique !

Publié le 20 Novembre 2016

Prélèvement automatique !

Ce que nous savons, plus ou moins, c'est que nous finirons poussière.

Ce que nous ne savons pas, c'est que nous vivons en miettes.

Des miettes de nous même, éparses sur la grande table de la consommation, les reste du repas pantagruélique des puissants, de ceux qui se partagent le gâteau que nous sommes, les insignifiants.

Nous sommes en prélèvement automatique... Impôts, taxes, loyers, charges, assurances, petits riens, tout !

Prélevés a la source, comme nos organes bientôt...

Nous sommes désignés consentants, non-opposables.

Ils nous disent consommateurs, nous sommes consommés, voire usagers, usagés... Ils ont retournés les mots, dépecés leur sens, les ont étripés.

" Tripadvisor a choisi Rent A Car, et vous ? "

Sur le pare-brise de la voiture devant moi ce message s'impose à mon regard émiettant ma pensée en cours.

Quel publicitaire s'est arrogé le droit de vendre mon attention sans mon consentement ?

Vol d'attention, de conscience, de notre intériorité : Prélèvement automatique !

Nous sommes incessamment sous " les coups " d'une injonction, d'une pollution psychique qui contamine notre entièreté.

Acheter le moins cher , le encore moins cher, rechercher la bonne affaire, manger comme ceci, pas comme cela, en manger cinq, jetez ça là, pas ici, votez lui, accueillez, donnez...

Constamment sollicités de l'extérieur il est devenu quasi impossible d'avoir une pensée longue tant nous sommes fragmentés, tant notre attention est prélevée.

Ils nous vendent des miracles faits de mots roses, moroses, des miracles tristes, empoisonnés, ce sont des prophètes du faux bonheur.

Toute la science du monde. Toute la publicité du monde. Toute la politique du monde ne vaut pas mon ressenti.

Tous les ordres de la vie extérieure, acheter, vendre, triompher, écraser ont rempli le paradis du vide, du silence, du moins que rien, de l'insondable, rempli d'un bruit de fanfare tonitruante, fanfreluches et paillettes du divertissement, pour que s'opère le grand prélèvement automatique de nos vies.

Nous vivons en miettes, à quand l'heure de refaire le pain complet, entier ?

PH

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #ecrits

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J
Oui, mon cher Philippe, le courroux nous est monté à la plume au même moment. Et même si cette dernière fait couler un sang plus violent que celui du glaive, j'ai parfois envie de le sortir de son fourreau et de crier à la face de cette société de sur-consommation, d'association de malfaiteurs et donneurs de leçons, dirigée pour notre perte : "morituri te salutant" ! Merci d'être à mes côtés dans cette arène. Amitiés... C'est aisé.
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N
Le CITA me semble t'il nous avait déjà repéré ... Longeons les murs, col de nos gabardines relevés, que chaque fissure de la société nous permette d'échapper à Big Brother et dans nos rêves, tant qu'ils ne sont pas taxés, réfugions nous au chaud ! <br /> Amitiés hors taxe, ttc et autres billevesées z'étatiques, mais amitiés mon cher Jean Pierre !
H
Et je ramasse mes quelques miettes, en forme un petit pain tout rond, malgré tout, le trempe dans le lait chaud pour retrouver mes mots et écrire ici que mes pensées se fondent aux vôtres sur cette réflexion si vraie si vraie.
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N
Ce petit pain tout rond est tel une pelote de lumière au creux des mains rassemblées en un nid protecteur, cette lumière éclaire toujours votre passage aux pâturages d'une poussière d'étoiles douces. Un plaisir Hélène***.