Publié le 12 Février 2017

emprunté à la toile.

emprunté à la toile.

S'agenouiller.

Non pas par faiblesse.

S'agenouiller par gratitude.

Rompre sa superbe, son entêtement,

l'obstination nécessaire du quotidien.

Pour un instant,

...

Déposer les armes du dehors.

...

S'agenouiller alors en une vibration de silence.

rejoindre la perpétuelle écoute " au dedans ".

L'écho du silence en l'homme,

l'accueil fait au seul murmure de sa respiration.

Dans l'obscure rumeur de son sang qui bat.

S'agenouiller par reconnaissance,

envers la vie.

Quelle qu'elle soit.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 12 Février 2017

Quand bien même

Et quand bien même la source resterait enfouie

dans les tréfonds de l'obscurité du soi.

Quand bien même,

l'on n'y baignerait jamais son visage,

de ses mains en coupe d'eau pure.

Le simple fait...

D'avoir écouté ardemment son bruissement lointain,

d'avoir profondément désiré son surgissement,

son tintement cristallin,

...

Suffit déjà à teinter cette noire nuit,

d'une luciole d'espoir.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 10 Janvier 2017

Quelques pas.

Elle a des mots friables comme des ailes de libellule.

Des mots qui s'envolent, et vous font au passage un vacillement d'âme.

Dans le jardin du silence, ils tintent encore, de toute leur transparence, de toute leur présence.

Mais toute cette beauté n'est rien.

De cristal, aigus, certains mots sont pics à glace et sa nature belliqueuse, aigrie, absolu-ment dépitée, ressurgit à la moindre contrariété.

Ceux qui restent sont ses derniers mots, des mots pour faire mal. Des mots affolés, de douleur, de rancoeur.

Des mots qui m'ont frappé, de stupeur, de malheur.

La tristesse de cette énième fin écorche mon être d'une blessure interminable, c'est par celle ci qu'elle s'est faufilée en moi, par celle ci qu'elle est ressorti, c'est ainsi.

Fêlure insondable.

Radicale, absolue. A la folie nulle délicatesse et même si elle  s'en réclame, l'animal est carnassier.

Elle a bien du travail sur les chakras avant que de toucher à la grâce, l'infinie grâce que d'accueillir l'autre.

C'est quelque chose d'inespéré.

Notre sourire parfois nous coute une fortune.

Quant à moi, je vais aller faire quelques pas, c'est aussi simple que ça.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 4 Janvier 2017

Aujourd'hui, une femme m'a demandé son chemin.

...

Comment aurais-je pu lui répondre ?

*

L'enfance promet infiniment de lumière.

Lorsque celui que j'étais interroge, celui que je suis, il lui demande où est passé celle-ci ? Où nous sommes nous perdus ?

Qui, quoi, en chemin a tant réduit l'éclat des jours, et, cette simple question ramone toute la suie.

Ce regard interrogateur, posé, de l'enfant; en un instant décalamine toute la nuit du jour et l'étoile de la vie, l'étoile que je suis, s'enlumine à nouveau.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 7 Décembre 2016

Mon père

Le regard de mon père avait quelque chose de la rivière de campagne qui coule, simplement.

Lorsqu'il me regardait ces reflets miroitaient leur douce lumière sur mon visage.

Il me lavait de tout.

Le corps de mon père, c'était un manège de fête foraine.

Il me charivariait en tous sens, avec ses bras j'étais toupie, avion en vrille, projectile vers la piscine, fusée dans les étoiles; sur son dos rodéo, cowboy ou cornac d'éléphant, et je dominais le monde assis sur ses épaules, lilliputien de Dieu mon père.

C'était un homme simple aspirant à une vie simple. Je suis sûr qu'il traverse sa mort d'un pas de marcheur, avec des pauses de chercheur de champignon, des gestes longs de pécheur à la mouche.

Je suis certain qu'il sortirait de sa mort, brossant d'une main heureuse, sur ses épaules une poussière de néant qui ne tient pas.

Il sortirait un instant, pour venir me dire de ne pas m'en faire.

Et je dessinerais son regard, d'une lumière que j'emprunterais à toute la poussière d'or d'un contre-jour d'automne sur sa Loire.

PH.

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 4 Décembre 2016

Le vent

L'essentiel on le saisit en un instant, tout le reste est de trop.

J'aime le vent, j'aime ce déchirement sans bruits des nuages,  ce papier crépon du ciel qu'il écrit d'encre invisible, en filigrane.

Il écrit en italique dans les feuilles des arbres, danse et chante dans ses branches en petite robe de fête.

J'aime qu'il recoiffe de naturel les belles femmes, révèle leur nuque sensuelle, dévoile leurs jambes à mi-cuisse d'un soupir égrillard.

J'aime le vent inépuisable, celui qui balaie le temps au seuil de chaque jour.

Il porte dans le ciel des dessins d'oiseaux ailés en arabesques de tutus, de tu-tulles d'air.

L'automne , Il tourbillonne quelques feuilles mortes en une dernière danse de joie d'été, et lorsque le printemps bégaie, il fait remonter les cols sur les peaux vivantes.

J'aime le vent dans son tango d'eau de pluie, son flamenco d'orage qui castagnette la terre brute, son souffle de colère qui recoiffe les toits, gifle quelques tuiles présomptueuses.

J'aime le vent qui d'un geste éternel soulève poussière en une valse embrasée de sirocco, ce vent à la force  infinie qui caresse l'océan de vagues longues, la mer de baisers d'écume, le désert de dunes éphémères.

J'aime son silence de brise.

Et j'aime par dessus tout, le vent qui m'apporte subrepticement ton parfum.

PH.

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 20 Novembre 2016

Prélèvement automatique !

Ce que nous savons, plus ou moins, c'est que nous finirons poussière.

Ce que nous ne savons pas, c'est que nous vivons en miettes.

Des miettes de nous même, éparses sur la grande table de la consommation, les reste du repas pantagruélique des puissants, de ceux qui se partagent le gâteau que nous sommes, les insignifiants.

Nous sommes en prélèvement automatique... Impôts, taxes, loyers, charges, assurances, petits riens, tout !

Prélevés a la source, comme nos organes bientôt...

Nous sommes désignés consentants, non-opposables.

Ils nous disent consommateurs, nous sommes consommés, voire usagers, usagés... Ils ont retournés les mots, dépecés leur sens, les ont étripés.

" Tripadvisor a choisi Rent A Car, et vous ? "

Sur le pare-brise de la voiture devant moi ce message s'impose à mon regard émiettant ma pensée en cours.

Quel publicitaire s'est arrogé le droit de vendre mon attention sans mon consentement ?

Vol d'attention, de conscience, de notre intériorité : Prélèvement automatique !

Nous sommes incessamment sous " les coups " d'une injonction, d'une pollution psychique qui contamine notre entièreté.

Acheter le moins cher , le encore moins cher, rechercher la bonne affaire, manger comme ceci, pas comme cela, en manger cinq, jetez ça là, pas ici, votez lui, accueillez, donnez...

Constamment sollicités de l'extérieur il est devenu quasi impossible d'avoir une pensée longue tant nous sommes fragmentés, tant notre attention est prélevée.

Ils nous vendent des miracles faits de mots roses, moroses, des miracles tristes, empoisonnés, ce sont des prophètes du faux bonheur.

Toute la science du monde. Toute la publicité du monde. Toute la politique du monde ne vaut pas mon ressenti.

Tous les ordres de la vie extérieure, acheter, vendre, triompher, écraser ont rempli le paradis du vide, du silence, du moins que rien, de l'insondable, rempli d'un bruit de fanfare tonitruante, fanfreluches et paillettes du divertissement, pour que s'opère le grand prélèvement automatique de nos vies.

Nous vivons en miettes, à quand l'heure de refaire le pain complet, entier ?

PH

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #ecrits

Publié le 4 Novembre 2016

Je ne t'ai pas apporté de fleurs

A toi, qui si bien, savait me désaimer, j'ai deux mots à dire.

Pour cet amour mammaire où le sein tête l'enfant, pour tout ce lait que tu m'as dérobé, ce lait de l'enfance dont je fus spolié, mon enfance suçotée par ton corps de femme, aspirée, vampée, mon corps d'enfance dont tu as fait ta poupée mâle.

Combien ai-je porté cette  tare d'être garçon, puis d'être homme et que tu ne le fus pas !

Tous ces câlins d'enfance réquisitionnés, bafoués, gauchis, jusqu'à ce que je parvienne à te fuir.

Ces chantages insupportables.

Le corps de mon père que tu as rejeté sur les rives de l'alcool, son corps de papa que tu as tué si tôt, que j'ai pu pleurer si tard.

Toi, Reine-Mère, du haut du piédestal de ta souffrance des hommes de ta mère, combien tu m'as enchainé, tronqué, ligoté, abusé, à tes désirs borgnes, Jocaste tordue.

Combien, j'ai du subir le feu de ton regard que j'en brule encore de tout mon corps.

Non, je ne t'ai pas apporté de fleurs.

Je me tiens là, devant ta tombe, simplement, face à toi afin de te dire combien tu m'as blessé, courroucé, et que si j'ai fuit toute ma vie, ta mélancolie, c'est fini !

Cette fuite en moi, de toi, de ta cyclothymie, ce " il faut que je m'en sorte " c'est fini.

Et toute l'obstination que j'y ai mis, c'est fini.

L'ordalie infinie, c'est fini.

Et

A l'heure où l'on pèsera, Madame,

Dans l'intangible balance,

Le plus tendre de mon âme,

Je vous parlerai des créances,

Que vous avez à mon égard... Madame.

 

Je ne vous ai pas apporté de fleurs.

PH.

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 23 Septembre 2016

A eux.

La plage sur son flanc, allongée,

prend le soleil sur le bord de la mer.

 

Le bleu turquoise de la méditerranée,

vide le ciel de son azur,

où quelques mouettes tracent,

quelques arabesques,

d'une encre de chine blanche.

 

Sous l'ardent,

les galets sentent le monoï.

 

Il y a le ressac,

revenant sempiternellement à l'assaut,

dans une bataille parfois langoureuse avec la côte,

parfois tumultueuse.

 

Quelques galets s'y perdent à jamais.

 

Les rares nuages sont l'écume du vent céleste.

 

Une voile au loin trace l'horizon si peu défini,

d'un lent trait lumineux.

 

La myriade des reflets ensoleillés,

fait un kaléidoscope,

des éclats de rire de la mer.

 

Derrière moi,

le brouhaha de la prom'

le brouhaha,

de l'attentat.

 

Toujours là.

 

 

Pas eux.

 

 

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #ecrits