Le vent
Publié le 4 Décembre 2016
L'essentiel on le saisit en un instant, tout le reste est de trop.
J'aime le vent, j'aime ce déchirement sans bruits des nuages, ce papier crépon du ciel qu'il écrit d'encre invisible, en filigrane.
Il écrit en italique dans les feuilles des arbres, danse et chante dans ses branches en petite robe de fête.
J'aime qu'il recoiffe de naturel les belles femmes, révèle leur nuque sensuelle, dévoile leurs jambes à mi-cuisse d'un soupir égrillard.
J'aime le vent inépuisable, celui qui balaie le temps au seuil de chaque jour.
Il porte dans le ciel des dessins d'oiseaux ailés en arabesques de tutus, de tu-tulles d'air.
L'automne , Il tourbillonne quelques feuilles mortes en une dernière danse de joie d'été, et lorsque le printemps bégaie, il fait remonter les cols sur les peaux vivantes.
J'aime le vent dans son tango d'eau de pluie, son flamenco d'orage qui castagnette la terre brute, son souffle de colère qui recoiffe les toits, gifle quelques tuiles présomptueuses.
J'aime le vent qui d'un geste éternel soulève poussière en une valse embrasée de sirocco, ce vent à la force infinie qui caresse l'océan de vagues longues, la mer de baisers d'écume, le désert de dunes éphémères.
J'aime son silence de brise.
Et j'aime par dessus tout, le vent qui m'apporte subrepticement ton parfum.
PH.