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Publié le 28 Juin 2020

Tchin !

La maison est sur le flanc de la colline.

Sous elle s'étale la ville aux toits de tuiles provençales.

La lumière, une lumière d'or en fusion coule sur les volets entre-fermés.

Le ciel est clair, d'un bleu élavé par la chaleur d'été.

La lumière arrive si tôt, avant la fin de la nuit et résiste jusqu'aux premières étoiles.

Il faut peu de temps à la lumière pour éclairer les cigales, leurs stridulations nous échauffent les oreilles, rendent la sieste fiévreuse.

Il n'y a que le rosé et le tintement des glaçons, fugitifs. Rescapés.

Il n'y a que le rosé qui rafraichit les dernières heures du jour, donne un semblant de fraicheur à l'air, un air de rien. Une gorgée de tout.

Il y a du vin et des fatigues en abondance.

Le bleu tombe du ciel, le noir le pousse, demain recommencera.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 8 Avril 2018

Un chemin perdu.

Un chemin fatigué du monde.

*

Un chemin qui s'éloigne,

cherche un coin tranquille,

emmenant quelques herbes folles,

dansant sur son dos.

*

Un chemin qui mène,

une vie buissonnière.

*

Un chemin où,

il n'y a ni bergers, ni viticulteurs,

encore moins d'agriculteurs.

Simplement quelque âme sensible, recherchant le simple.

*

Longeant certainement,

quelques eaux

au murmure cristallin.

*

Quelques fleurs bucoliques errent par là.

Leur couleur peut rendre la vue.

Le silence des fleurs,

est tissé de mots,

chuchotés au regard.

*

Les cailloux,

qui roulent sous le pas,

ont déposé les armes.

Moines errants.

*

Un linge frais d'ombre,

chaque arbre croisé,

l'offrant inlassablement.

*

Un brin d'air,

comme un brin de la musique de Bach,

engendre un frisson,

ondule alentour,

chaque buisson.

*

Des abeilles sur le jaune pissenlit,

une poire confite qui,

retourne,

à la terre,

un tas de cailloux,

offrant un trône démuni,

pour contempler au loin.

*

Le simple est inépuisable.

*

Un chemin perdu.

PH.

 

 

 

 

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 31 Décembre 2017

Bon Jour de l'An

Bon Jour de l'An

La vie

                      Éphéméride.

Passent les ans

          comme les jours,

nous effeuillent sans lenteur,

                                  les amitiés, les amours,

passe l'antan.

                    Plus d'enfants,

                                                  devenus grands,

de parents,

partis avant.

*

Bon Jour de l'An

Tant,

le finissant,

que le débutant.

Ce chant sublime

de la vie

nous dénude

des années à venir,

des années amassées,

 des vanités.

*

Bon Jour de l'An

demeure ce chant

de la vie appauvrie,

ce chant frêle

sur un velours de silence,

la grâce du jour

qui passe,

passe.

Pauvre,

Irrésistible.

 

PH.

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 17 Décembre 2017

Accepterais-je de mourir un peu ?

Je suis celui qui brule.

Ordalie, ma vie.

En mettre sa main au feu,

son corps,

en guise de bonne foi.

Être à Feu et à Sang.

*

Je suis celui qui brule.

A l'épreuve de la fièvre,

m'allume, m'embrase, me consume,

incendie de vie.

*

L'impatience,

est la joie.

Feu de joie.

*

La concupiscence,

est la flamme elle même.

Feu de Soi.

*

La conscience,

est la lueur.

 Feu,

dans la nuit de l'âme.

*

L'amour infini,

Feu de paille.

*

Accepterais-je de mourir un peu ?

me conformer, ne point déranger,

taire le feu.

La vivace brulure,

la brulante ardeur,

Vivre à petit feu.

*

Ce Feu est mon secret,

mon écart de solitude,

ma marge aux autres,

ma phosphorescence.

*

Mais l'enfer,

serait-il

de ne  point,

bruler ?

*

Accepterais-je de mourir un peu?

PH.

 

 

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #ecrits

Publié le 24 Septembre 2017

Voici venu ce jour que tu n'as pas connu.

Les mots sont la seule résurrection pour ce qui a disparu.

 

Avec chaque amour, on change de passé.

Mais toi qui m'a si tôt laissé, tu es resté mon Jadis.

Voici venu le jour que tu n'as pas connu.

Ce jour d'anniversaire où mes jours sont devenus plus nombreux que les tiens.

 

L'usure et le poids de chaque heure enfouissent ou dispersent les vestiges, mais mon passé t'a exhumé peu à peu de ton absence et c'est à mes cotés qu'aujourd'hui tu te tiens, plus que jamais.

Et si la mémoire ne trie rien, ensevelit et cèle; moi je te réanime, insoumis à la loi de l'oubli.

Ma filiation se tisse du fil du temps qui passe, et, je m'en fais un manteau d'indocilité à ta disparition.

 

Celle qui t'a retiré à moi, m'a défait de toi...

Mais de la forclusion de ton nom, je me suis fait justice,  je me suis fait rebelle des fruits de ce temps qui enrage.

La paix vient...

Ton absence m'inonde de ta présence.

 

Voici venu ce temps que tu n'as pas connu, je vais au devant de tes derniers pas, au delà de ta trace, ouvrir le chemin aux miens.

Qu'ils aillent plus loin, que tu ne l'as pu.

Comme pour moi tu l'aurai voulu.

Te voici nommé mon père, mon ancêtre, aujourd'hui plus jeune que moi.

Te voilà nommé mon père, et le fils que je suis, sera à jamais, le fils que j'étais.

PH.

 

 

 

 

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 22 Août 2017

L'émerveillement du moment, un peu comme la nappe blanche que l'on déploie d'un geste ample sur la table de bois un après-midi de fête ...

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.

La lumière ce matin était si belle sur les feuillages, sur la route et les alentours qu'on aurait dit qu'elle s'adressait aux anges.... si au retour j'en croise un, je bois un café avec lui , pour profiter de sa présence infatigable.

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.

La vie c'est un peu comme un conte, adulte, on croit qu'on n'y croit plus... Mais le merveilleux il passe où il veut ! Alors mes anges ( pour ceux qui suivent ) sur le retour je les ai croisés... L'un roupillait son déjeuner, pas osé le déranger ! L'autre allait le picorer, j'ai attendu pour le café, mais après la route m'a appelée... Et ma moto ne résiste pas, aux joies sans cause !

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.

Le soleil panse les plaies invisibles, la route fait de même. Il y a ce bitume plat, étale, qui recouvre la route comme une table de conférence, les virolos c'est comme une conversation et puis il y a les platanes sur le bord de la route , qui sont des gens admirables et la bienveillance de leurs feuilles est inégalable. Le pin, dans la nature est d'une grâce infinie, c'est comme un livre dont le vent tourne les pages.

 

 

Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.Miracle d'un jour.
Miracle d'un jour.

Évidemment il y a des malheurs terribles, le chemin parfois secoue tellement... Mais une Bonneville passe partout ( ... ) , et heureusement il y a aussi des joies célestes sur cette terre ! Le ronronnement du moteur, son rugissement parfois. Quand on se trouve pris dans une magie comme celle là , il faut mettre cette pierre précieuse dans sa poche comme un trésor d'enfant... Non ?

 

Bref...
Je me suis levé ce matin, j'ai roulé, puis je suis rentré chez moi sans attendre la fin du miracle.

 

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 12 Février 2017

emprunté à la toile.

emprunté à la toile.

S'agenouiller.

Non pas par faiblesse.

S'agenouiller par gratitude.

Rompre sa superbe, son entêtement,

l'obstination nécessaire du quotidien.

Pour un instant,

...

Déposer les armes du dehors.

...

S'agenouiller alors en une vibration de silence.

rejoindre la perpétuelle écoute " au dedans ".

L'écho du silence en l'homme,

l'accueil fait au seul murmure de sa respiration.

Dans l'obscure rumeur de son sang qui bat.

S'agenouiller par reconnaissance,

envers la vie.

Quelle qu'elle soit.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 12 Février 2017

Quand bien même

Et quand bien même la source resterait enfouie

dans les tréfonds de l'obscurité du soi.

Quand bien même,

l'on n'y baignerait jamais son visage,

de ses mains en coupe d'eau pure.

Le simple fait...

D'avoir écouté ardemment son bruissement lointain,

d'avoir profondément désiré son surgissement,

son tintement cristallin,

...

Suffit déjà à teinter cette noire nuit,

d'une luciole d'espoir.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 10 Janvier 2017

Quelques pas.

Elle a des mots friables comme des ailes de libellule.

Des mots qui s'envolent, et vous font au passage un vacillement d'âme.

Dans le jardin du silence, ils tintent encore, de toute leur transparence, de toute leur présence.

Mais toute cette beauté n'est rien.

De cristal, aigus, certains mots sont pics à glace et sa nature belliqueuse, aigrie, absolu-ment dépitée, ressurgit à la moindre contrariété.

Ceux qui restent sont ses derniers mots, des mots pour faire mal. Des mots affolés, de douleur, de rancoeur.

Des mots qui m'ont frappé, de stupeur, de malheur.

La tristesse de cette énième fin écorche mon être d'une blessure interminable, c'est par celle ci qu'elle s'est faufilée en moi, par celle ci qu'elle est ressorti, c'est ainsi.

Fêlure insondable.

Radicale, absolue. A la folie nulle délicatesse et même si elle  s'en réclame, l'animal est carnassier.

Elle a bien du travail sur les chakras avant que de toucher à la grâce, l'infinie grâce que d'accueillir l'autre.

C'est quelque chose d'inespéré.

Notre sourire parfois nous coute une fortune.

Quant à moi, je vais aller faire quelques pas, c'est aussi simple que ça.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits

Publié le 4 Janvier 2017

Aujourd'hui, une femme m'a demandé son chemin.

...

Comment aurais-je pu lui répondre ?

*

L'enfance promet infiniment de lumière.

Lorsque celui que j'étais interroge, celui que je suis, il lui demande où est passé celle-ci ? Où nous sommes nous perdus ?

Qui, quoi, en chemin a tant réduit l'éclat des jours, et, cette simple question ramone toute la suie.

Ce regard interrogateur, posé, de l'enfant; en un instant décalamine toute la nuit du jour et l'étoile de la vie, l'étoile que je suis, s'enlumine à nouveau.

PH.

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #Ecrits