Pensées en terrasse.
Publié le 17 Avril 2015
Renaissance des beaux jours,
soleil doux, jupes en fleurs, platanes bourgeonnants,
foule colorée, mouvementée,
alouettes en arabesques, filantes,
un café garçon, svp !
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Certains sont hantés par la nuit qu'ils ont affronté, qu'ils affrontent encore. Ils ont cet " œil intérieur " organe de connaissance de soi. Cet " œil " s'éduque, s'éclaircit, apprend à devenir clair, quelque chose comme une exigence vis à vis de soi.
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Il y a aussi la voix. Nous habitons tous notre voix. Le souffle que nous y mettons témoigne de notre rapport au monde. Intérieur-extérieur. Inspire-expire. La place que nous nous autorisons ou celle que nous prenons, d'exclus à envahisseurs. Le souffle comme une colonne d'air ou un mince filet, un ru hésitant.
Certaines voix ont un beau visage. Une vraie voix coïncide toujours avec une personnalité en accord avec elle même.
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Et puis... Il y a le corps, parchemin de l'âme. Un geste, sa lenteur, sa lassitude, son agacement, une posture, l'inclinaison de la nuque, une façon de marcher, toutes ces façons d'être. On peut reconnaitre un homme à sa façon de remuer sa cuillère dans son café.
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Je suis un lecteur passionné. De nous même. Je puis rester des heures à une terrasse, à saisir du regard, l'un ou l'autre. Un jour je dessinerai ces attentions à l'autre.
J'aime comme les saisons intérieures font la trame d'un corps, d'un visage. Gels, canicules, orages, sécheresses, pluies et saisons fertiles. Voix en abimes, corps en suspend, certains durs, bruts, décharnés. D'autres ronds, pleins, avenants. Tous incarnant une histoire. Chacun comme un mot, bref, véritable. Le tout en une parole de vie, un chant sous mes yeux.
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Il y a une métaphysique en toute chose, en tout être. C'est beau.
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Garçon... Un autre café !
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La connaissance n'est pas le savoir, c'est l'amour.
PH.