Pour toujours et à jamais...

Publié le 26 Novembre 2012

Photo inconnu - L'inaudible germe.

Photo inconnu - L'inaudible germe.

Nous écririons un livre à deux mains. Une page chacun.

Une page après l'autre, guère plus, parfois un mot, un seul, ou alors une page blanche, une page de silence pour les yeux, une page sourde à l'écriture, une page d'ailleurs.

Lorsque nous fermerions le livre, les mots, les mots alors tomberaient à l'intérieur, ils se mélangeraient, ils écriraient notre histoire sans nous.

Et le corps du i se serait faufilé du dos du a dans le lit du mot âme tout contre le m.*

Nous nous serions alors perdus, pauvres de nos mots, pauvres de nous, à l'abri du langage, nus et insouciants comme des enfants jouant au creux des racines de l'arbre du jardin du silence**, tout là haut.

Une page après l'autre, ma soeur, pour toujours et à ...

Une page puis une autre, pour toujours mon ...

Une page chacun , une page à deux mains, jusqu'à écrire le mot ...

PH.

* http://paturages-du-ciel.overblog.com/je-vous-ame

** http://paturages-du-ciel.overblog.com/notrejardindesilence

Rédigé par Nathanaël

Publié dans #ecrits

Commenter cet article
H
Et cela donne envie d'écrire en partage, le plus doux des mariages, page par page des mots en anneau.<br /> <br /> Hélène*
Répondre
N
Si romantique Hélène ? ou l'impératif poétique de la rime ? Ou les deux, en tout cas : Bienvenue à vous , c'est un plaisir.
P
Je rejoins les commentaires postés avant moi ! superbe.
Répondre
N
Merci Pierre de votre re-venue.
E
Je n'ai pas de mot pour dire mes impressions :) les mots sont parfois utiles, parfois en trop et seul l'harmonie entre deux personnes permet de savoir quand et où les mots sont indispensables. Passe une belle journée
Répondre
N
Etre sans mots est aussi une appréciation, un commentaire. Merci Esclarmonde.
E
un bijou ! tout y est : la joie malicieuse de chambouler les lettres de l'alphabet, le plaisir ludique de jongler avec les mots, la complicité tendre de l'amour, la sensualité du livre en tant qu'objet -le toucher, le palper, le caresser- et... les points de suspension comme le chanteur qui laisse finir le public pour le faire participer... <br /> j'adore ! parce que ça semble léger et facile... mais... dieu que c'est bien fait !
Répondre
N
Eva, ça y est je rougis , n'en jetez plus !
J
Fanny me vole les mots qui ne m'appartiennent pas. Je ne lui ferais donc pas de procès pour m'avoir devancé ! Je l'embrasse et je te remercie de nous livrer encore un texte de belle tenue !<br /> Jonas
Répondre
N
Un bourgeon et une petite cuillère , un inaudible qui germe , un jardin de silence, un circonflexe qui se faufile dans un lit, une nuit une seule , des arbres, une fève de cacao criollo, des racines, et... Une passante ! Sacrée contrée diriez vous Jonas ! Non ?
F
C'est doux , c'est délicat, c'est une très belle vision d'un partage et d'un amour je trouve, j'aime bien l'idée de s'échapper desmots aussi Nathanaël.
Répondre
N
L'idée de s'échapper oui, de s'échapper de soi même ... De s'exaucer aussi .